Recadrer l'EFTP pour donner aux jeunes Botswanais les moyens de trouver un emploi
Institution : Young Africa Botswana
Le Botswana peine à produire une main-d'œuvre qualifiée et productive de haut niveau. Le développement des ressources humaines dans le pays est insuffisant et l’on note un manque de compétences spécialisées, une baisse des performances des apprenants, une inadéquation entre les compétences requises et celles qui sont offertes et peu ou pas de synergie entre les pratiques de l’industrie et les établissements de formation.
La Young Africa Botswana (YAB) est affiliée à Young Africa qui, elle, a été constituée en ONG en 2016. La Young Africa a été créée dans le but de lutter contre le chômage des jeunes en Afrique australe ; elle mène ses opérations dans six pays de la région de la SADC. En 2017, l'UNESCO-UNEVOC a décerné à la Young Africa le prix des pratiques les plus prometteuses en EFTP et, en 2018, la Young Africa s’est hissée à la 2e place dans la course pour le prix panafricain de l’entrepreneuriat.
La YAB forme les jeunes Botswanais à créer des emplois pour eux-mêmes dans l'industrie du tourisme et de l'hôtellerie. La combinaison de la formation professionnelle, du développement de l'esprit d'entreprise et de l’éducation aux compétences pratiques de la vie quotidienne sous-tend les intentions générales du programme. Les activités de la YAB sont régies par un conseil local et financées par la location de ses structures de formation professionnelle à des entrepreneurs locaux.
L'approche de la YAB comprend l'EFTP et la formation aux compétences pratiques de la vie ainsi que le développement des compétences entrepreneuriales. Comme tous les affiliés de la Young Africa, le centre de formation de la YAB garantit sa durabilité financière grâce au Modèle de franchise Young African, par lequel les départements de formation professionnelle sont loués à des entrepreneurs locaux. Les entrepreneurs dispensent aux étudiants de la YAB des cours rémunérés et les encadrent tout en dirigeant leurs entreprises sur place afin de payer la Young Africa Botswana pour les installations qu'ils utilisent. Ces recettes contribuent aux dépenses de fonctionnement du centre de formation.
L'approche comprend les aspects suivants:
- Offrir aux jeunes l'espace nécessaire pour développer leurs talents et leurs capacités d'innovation et, susciter leurs intérêts et leurs passions car ce sont les éléments clés d'une carrière réussie.
- Investir dans le développement et la production d'œuvres d'art et d'artisanat locaux de haute qualité pour soutenir les efforts de création d'emplois, conformément aux efforts panafricains en cours visant à créer des chaînes régionales et pénétrer les marchés internationaux.
- Confier à de jeunes entrepreneurs la direction de projets et des campagnes depuis leur début et les accompagner dans la gestion de notre organisation.
- Mettre l'accent sur la transmission des compétences générales et entrepreneuriales dans tous les aspects de notre travail.
- Il s'agit ici, de la première collaboration de cette ampleur entre le gouvernement et la société civile au Botswana, la YAB étant chargée de réorganiser les trois projets gouvernementaux les plus pertinents visant à l'autonomisation des jeunes.
- Au cours de sa première année, la YAB a formé 75 élèves dans le cadre d'ateliers d'autonomisation.
- La YAB a offert des stages à neuf diplômés, dont six ont trouvé de l’emploi au bout de six mois.
- Maintenir une relation étroite, avec nos donateurs et nos partenaires internationaux, qui va au-delà de la simple communication des rapports et, dans le cadre de laquelle nous travaillons continuellement de manière collaborative pour assurer le succès du projet.
- Au-delà de notre travail fondamental qu’est la formation, nous avons réussi à investir du temps pour dresser notre organisation comme un pont entre les partenaires et les décideurs les plus appropriés y compris le gouvernement, les organisations d’entreprises, les donateurs internationaux, l'Université du Botswana, la communauté et les médias.
Les défis à relever sont les suivants :
- Une méfiance persistante et un manque de collaboration entre les ONG de la région
- Les donateurs qui soutiennent le volet formation des programmes parce qu'ils sont intéressés par des changements statistiques dignes d’être publiés, ne sont pas disposés à payer les coûts d’exploitation et les frais généraux ou même à mener un plaidoyer soutenu.
- Ayant de la passion pour notre travail et en étant des pionniers, nous trouvons que les attentes sont au-delà de nos capacités, étant donné que nous travaillons dans un environnement difficile, ce qui peut mener à la déception et à l'échec.
Les facteurs de succès comprennent les éléments suivants :
- Reconnaître et équilibrer les deux composantes principales du travail sur le chômage des jeunes au Botswana : le plaidoyer et les efforts de développement à long terme contre la formation des étudiants.
- Identifier et inclure les jeunes entrepreneurs locaux dans la gestion des projets depuis le début, leur donner une plateforme leur permettant d’apprendre et de prendre progressivement le relais en vue d'étendre notre travail.
- Intégrer la formation sur les compétences générales et l'application, dans chaque élément de notre travail : la formation, le mentorat des étudiants ainsi que la gestion de l'organisation.
- Apprendre à partager et à déléguer, à donner des leçons et à s'efforcer constamment à établir des liens entre les partenaires concernés.
PERSPECTIVES D’AVENIR
Compte tenu du fait qu'il n'y ait jamais eu de partenariat ONG/gouvernement de cette ampleur dans le pays, il est nécessaire de maintenir les facteurs de succès énumérés, tout en recherchant avec acharnement des financements supplémentaires et en accélérant l'exposition et l'expérience par le biais de plateformes communes. Pour ce faire les éléments suivants sont nécessaires :
- Une innovation constante pour rester attractif et pertinent à la société dans son ensemble, aux médias et au secteur des entreprises.
- une plus grande attention devrait être accordée de manière permanente au renforcement des capacités de la société civile.
- Il est essentiel d'intensifier et de maintenir la collaboration entre le gouvernement et le secteur des entreprises.