Addis-Abeba, Ethiopie, 25/05/11- Sous l’égide du NEPAD et en partenariat avec le Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale (CTA), la Banque Mondiale et le WWF, un atelier international sur l’avenir de l’agriculture rurale se tient les 25 et 26 Mai à Addis-Abeba, en Ethiopie. Atelier dont les conclusions devraient aboutir à une meilleure prise en compte des préoccupations du monde rural.
Le programme ‘’Rural Futures‘’ (Avenir Rural) consacré aux stratégies adoptées pour l’avenir de l’agriculture rurale en Afrique a été en réalité lancé en Octobre 2010 à Addis-Abeba. Aujourd’hui, les Etats africains ont compris l’urgence de soutenir le secteur d’autant plus que plus de 75% des populations africaines vivent en zone rurale. En décidant ainsi de consacrer 10 % de leurs budgets à ce secteur clé, moteur de la croissance et du développementales, les pays africains suscitent l’espoir d’un avenir radieux pour le monde rural.
S’exprimant à l’ouverture de l’Atelier, Dr Ibrahim Assane, Secrétaire Exécutif du NEPAD a estimé que « comme nous célébrons la journée de l’Afrique ce 25 Mai 2011, J‘aimerais en appeler à tous les Etats Africains pour qu’ils rappellent qu’a travers le NEPAD nous avons un cadre comme le PDDAA qui met en évidence des solutions pratiques et de correction de politique qui peuvent être utilisées pour solutionner certains défis pour une transformation socio-économique harmonieuse’. C’est aussi le lieu de rappeler que dans le cadre du PDDAA, il est demandé aux Etats Africains de s’engager à consacrer 10 % de leur budget nationaux à l’agriculture pour, enfin, parvenir à des solutions durables pour une hausse plus que sensible de la productivité agricole.
Le NEPAD en appelle donc à des stratégies d’intervention rapides pour aider d’urgence les zones rurales africaines en renforçant davantage les filets de sécurité alimentaire en zone rurale. Il faudra auparavant mieux cadrer les politiques publiques africaines à la réalité de la pauvreté mais aussi et surtout de renforcer le pouvoir des citoyens en zone rurale pour les aider à mieux faire face à la dure réalité des campagnes. Malgré les bons taux de croissance affichés ces dernières années, les Africains, dans leur immense majorité, demeurent encore pauvres.
Ce qui fait dire à Dr M Mayaki qu’il faudra au plus vite revoir et corriger nos modèles de développement. Lui emboitant le pas, le ministre d’Etat Ethiopien en charge de l’Agriculture, Mr Sileshi Getahun, estimera que le continent ne doit plus rester insensible face au constat selon lequel près de 95% de la production agricole dépend des précipitations au moment ou les changements climatiques sont plus que jamais une réalité. L’Afrique de l’Est et l’Afrique Australe sont pour leur part confrontée à une forte concentration des populations les plus pauvres du monde. Le ministre éthiopien rappelle les “leçons’’ que le continent doit apprendre de l’Ethiopie. « Avec un fort potentiel en hydro électricité, a-t-il affirmé, l’Ethiopie est en train de réussir la promotion des énergies vertes ». Et de poursuivre en soutenant que « les avancées significatives notes ces 10 dernières années sont dues a une politique nationale hardie basée sur des stratégies efficaces de réduction de la pauvreté qui n’occultent aucunement les stratégies développées en faveur des zones urbaines et péri urbaines »
Au nom du Directeur du CTA, Mme Isolina Bota, responsable du bureau de Bruxelles a rappelé « l’urgence d’investir de manière régulière dans l’agriculture ». Mieux, dira-t-elle, « la transformation est primordiale surtout en zone rurale ». Pour conclure elle aura salué la démarche du NEPAD qui œuvre « inlassablement pour plus de connectivité entre les productions agricoles africaines et le marché avec un accent particulier pour autonomiser et responsabiliser la main d’œuvre féminine qui représente 80% de la main d’œuvre agricole sur le continent. »
Mamadou Lamine DIATTA