Les membres du Panel du MAEP très préoccupés par la situation critique dans certains pays africains

Midrand/Johannesburg (Afrique du Sud) – 21 mars 2011. Dans une déclaration datée du 21 mars 2011, les membres du Panel des Eminentes Personnalités du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP) expriment leurs vives préoccupations par rapport à la situation critique que vivent certains pays du continent ces derniers temps. « Les différentes revendications populaires qui se déroulent ici et là ont pour point commun les questions liées à la gouvernance dans toutes ses composantes », explique le Professeur Mohamed-Séghir Babès, président du Panel, révélant que cette conjoncture politique a été amplement examinée et discutée lors de leur 48e Réunion tenue le 15 mars 2011 à Johannesburg.
« Le Panel ne peut pas rester indifférent à ce qui se passe », poursuit-il, précisant que cette démarche entre en droite ligne dans le mandat du Panel, en tant qu’autorité morale chargée d’observer et d’évaluer les pays membres dans les domaines de la Démocratie et la Gouvernance politique, la Gouvernance et la Gestion économiques, le Développement socio-économique et la Gouvernance d’entreprise.
Au moment où 20 pays du continent s’apprêtent à organiser des élections municipales, sénatoriales, présidentielles ou législatives en 2012, le Panel tient à tirer la sonnette d’alarme, en encourageant les dirigeants et les leaders concernés à respecter le jeu démocratique et la transparence, gages de la stabilité, de la paix et du développement.
Les membres du Panel indiquent que le MAEP demeure « un instrument novateur et important » mis en place par l’Union Africaine (UA) en 2003 pour accompagner et aider les pays membres à faire face à ces défis majeurs et à améliorer leurs pratiques de gouvernance. Ils invitent les pays qui n’ont pas encore rejoint le Mécanisme (qui compte actuellement 30 membres) à le faire, rappelant ainsi un plaidoyer du Président du Forum du MAEP, Son excellence Meles Zenawi, lors de l’ouverture du 14e Forum des Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays participant au MAEP le 29 janvier à Addis-Abeba, en Ethiopie.
En dehors de cette question d’actualité, les membres du Panel ont, entre autres, apprécié le compte rendu des missions d’évaluation en Zambie (7-25 février) et à Djibouti (21-24 février). Lors de leur 48e Réunion, ils ont également évoqué et discuté des sujets liés à la préparation des missions d’évaluation prévues en avril prochain au Kenya et en Sierra Leone.
Mis en place en 2003 dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), le MAEP est un instrument d’auto-évaluation auquel adhèrent librement et volontairement les Etats membres de l’Union Africaine (UA). Il suffit, pour cela, de ratifier le Protocole d’Accord du MAEP issu de la Déclaration de l’Union Africaine de Durban de juillet 2002 (Memorandum of Understanding - MoU).
Le MAEP a pour but primordial d’encourager l’adoption de politiques, normes et pratiques en vue de promouvoir la stabilité politique, une croissance économique élevé, un développement durable et une intégration économique sous-régionale et continentale accélérée. Il travaille sur la base des principes fondés sur la transparence, la responsabilité et l’absence de toute pression et manipulation politique ou diplomatique.
Au niveau continental, trois structures principales assurent son fonctionnement et son opérationnalité :
Le Forum du MAEP. Il est constitué des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres. C’est l’instance décisionnelle la plus haute du MAEP. Le Forum se réunit deux fois par an.
Le Panel des Eminentes Personnalités du MAEP (Panel). Ses membres sont nommés par le Forum pour superviser, en toute indépendance, le processus d’évaluation et en garantir l’intégrité. Ils ont aussi pour mandat d’examiner le rapport d’évaluation et de faire des recommandations au Forum. Le Panel du MAEP se réunit au moins six fois par an.
Le Secrétariat du MAEP. Basé à Midrand/Johannesburg en Afrique du Sud, cette structure coordonne les activités du MAEP et lui fournit, entre autres, un appui technique et administratif. Par ailleurs, elle met en place une base de données sur la situation politique, économique et sociale des Etats membres, propose des indicateurs de performance, suit et analyse les résultats de chaque pays concerné...
Le MAEP compte pour l’instant trente pays membres[1], dont quatorze ont été déjà évalués – entre janvier 2006 et janvier 2011 : Ghana, Rwanda, Kenya, Afrique du Sud, Algérie, Benin, Ouganda, Nigeria, Burkina Faso, Mali, Mozambique, Lesotho, Maurice et Ethiopie.
La Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) sont ses trois principaux partenaires stratégiques.
A PROPOS DES RAPPORTS DISCUTES LORS DES FORUM DU MAEP : Six mois au plus tard après les débats sur son contenu, le Rapport d’évaluation nationale examiné par le Forum des Chefs d’Etat et de Gouvernement du MAEP est officiellement et publiquement présenté aux structures sous-régionales et régionales. Celles-ci comprennent, entre autres, le Parlement panafricain, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, le Conseil de paix et de sécurité, le Conseil économique, social et culturel (ECOSOCC) de l’Union africaine. Le Rapport est par la suite mis à la disposition du grand public.
[1] Afrique du Sud, Algérie, Angola, Benin, Burkina Faso, Cameroun, Djibouti, Egypte, Éthiopie, Gabon, Ghana, République du Congo, Kenya, Lesotho, Libéria, Malawi, Mali, Mauritanie, Maurice, Mozambique, Nigeria, Ouganda, Rwanda, Sao Tome & Principe, Sénégal, Sierra Leone, Soudan, Tanzanie, Togo et Zambie.