Plate-forme de partage des ressources pour l'EFTP : réduire les coûts et les délais, tout en augmentant la qualité
Institution : Pour la République du Togo: M. SOOU, Essoyomowè
L'initiative ouest-africaine de mise en commun des ressources des formations professionnelles est une réponse des gouvernements de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), aux défis auxquels est confrontée toute la région. Parmi ces défis, figurent le chômage des jeunes et la nécessité de concevoir et de mettre en œuvre des systèmes et des parcours de formation adaptés aux besoins en compétences du monde du travail, ainsi qu’à la promotion de l'insertion professionnelle. Cette initiative a commencé avec la signature d'un accord de « mutualisation »/partage entre les pays membres, en vue de partager les ressources qui comprennent notamment les programmes scolaires, les bonnes pratiques, les cadres de référence, les normes de formation et de certification, les réformes, les directives et les méthodologies.
- La mise en commun est une approche qui permet à chaque État membre de déposer sur la plate-forme les ressources et les outils qui peuvent être partagés. Les ressources « partageables » sont celles qui ont une approche de développement basée sur les compétences, ont moins de dix ans et sont actuellement utilisées par une institution. Il existe un outil qui vous permet de sélectionner les ressources partageables. Les ressources déposées par les gestionnaires de chaque État membre sont examinées et validées par une équipe de coordination régionale avant d'être stockées sur la plate-forme. La même structure gère le stock de ressources en format PDF et les met à la disposition des pays demandeurs.
- Un pays membre qui demande et reçoit des ressources doit les adapter et les repositionner sur la plate-forme.
- L'adhésion est ouverte à d'autres pays et institutions. Les formalités d’adhésion sont en cours dans le protocole d'accords. Les membres ne peuvent bénéficier de la plateforme que s'ils partagent leurs ressources.
- Si un pays, une organisation ou une institution souhaite adhérer à la plate-forme de mutualisation de l'UEMOA, il/elle doit accomplir les formalités d'adhésion auprès de l'unité de coordination régionale, qui examine les dossiers de candidature et les présente à la Conférence des ministres chargés de l'Emploi et de la formation professionnelle de l'UEMOA, qui valide l’adhésion.
- Des ateliers ont eu lieu dans différents pays pour présenter la plate-forme aux institutions. Le Togo en a organisé trois et la Côte d'Ivoire et la Guinée-Bissau ont également organisé des évènements similaires.
- Les premières ressources ont été postées, demandées et téléchargées sur la plateforme.
- L’on estime que 70 % des coûts liés à l'élaboration des programmes scolaires sont économisés.
- Comme les ressources sont partagées, le temps consacré à la modernisation des programmes d'étude dans chaque pays est considérablement réduit et un plus grand nombre de jeunes peuvent tirer profit de l'amélioration des programmes.
- La qualité globale du matériel de formation devrait s'améliorer. Une norme régionale est en cours d'élaboration grâce à l'échange de ressources et à un échange plus accru entre les acteurs.
- Chaque pays découvre ce que d'autres pays font dans le domaine de l'EFTP ou du renforcement des capacités et facilite la capitalisation des acquis par des échanges et une diffusion formels et informels, en ligne et personnels.
- Cette initiative permet d'économiser du temps et des ressources financières car les ressources sont utilisées et réutilisées et donc constituent des gains cumulés.
- Il est essentiel de mener une étude sur les ressources existantes dans chaque pays ou organisation afin d’en déterminer l’étendue et d’avoir une compréhension de ce qui est disponible.
- L'adhésion des parties prenantes est un élément fondamental pour permettre le partage. Au niveau organisationnel, l’on doit consacrer du temps à communiquer l'intérêt ou les avantages de l'initiative à diverses institutions et dans différents pays.
- La mutualisation a créé chez les acteurs internes, la volonté de mettre sur pied une mutualisation entre les structures de formation au niveau national. Il y a une mobilisation active des parties prenantes autour de la mutualisation au-delà du partage des ressources. Elle permettra l'alignement et l'harmonisation à l'échelle régionale préconisés dans les traités sous régionaux.
- Si une autre région (institutions ou pays) souhaite suivre l'exemple de la mutualisation, il est essentiel de lui indiquer la voie à suivre en signant un protocole d'accords, qui précisera le cadre légal de collaboration entre les différents partenaires (membres de l'initiative). Il est nécessaire d’éviter de mettre directement les ressources en commun sans définir les critères permettant de filtrer et de choisir les ressources qui répondent aux normes.
- Soutenir les dirigeants nationaux avec le minimum dont ils ont besoin pour mettre en commun les ressources. Financer les réunions qui permettent de partager les ressources et de présenter l'initiative est bénéfique.
- De nombreuses ressources de formation professionnelle revêtent encore la forme d’objectifs ; elles doivent être converties en une approche basée sur les compétences afin de les transformer en ressources « partageable ».