La COP 20 à Lima a servi d’occasion  pour  préparer le rendez-vous de Paris en 2015. Elle a aussi été une opportunité  pour  le comité exécutif de Terrafrica et ses membres de passer en revue les différentes activités menées l’année dernière ainsi que celles prévues pour l'avenir. Cette année, le programme célèbre ses dix ans d'existence.

Le programme est une initiative régionale visant à améliorer la gestion des terres. Il œuvre à l'amélioration de la coordination entre les gouvernements des pays d'Afrique subsaharienne, la Banque mondiale, le NEPAD et d'autres acteurs internationaux comme la GIZ, la coopération allemande. La plateforme Terrafrica a été lancée en 2005 et elle appuie les objectifs de l'Initiative du PDDAA du NEPAD, le Programme détaillé de développement de l’Agriculture en Afrique. «On a de très bons résultats en dix ans»…a estimé Paula Agostini, coprésidente de TerrAfrica.(A écouter en cliquant sur l'image).

Une plateforme pour la vie

«Pour moi, TerrAfrica est une plateforme pour la vie et un soutien indispensable. Un soutien sans lequel le travail accompli aujourd’hui en matière de récupération des terres dégradées ne serait pas une réalité au Burkina», a déclaré Michel Tankoano, point focal de Terrafrica au Burkina.

Le Burkina Faso est en train de mobiliser des ressources financières pour une gestion durable des terres et eaux (GDTE). Déjà le pays a mis en place une banque de données des bonnes pratiques en la matière, grâce à cette plate-forme."Une avancée dont un autre pays comme le Togo souhaiterait bénéficier", a estimé le point focal du Togo. Le développement d’une stratégie de mobilisation de ressource et des cadres d'investissement en vue de la gestion durable des terres, c’est l’expertise qu’apporte Terrafrica à ses pays membres. Aujourd’hui, ils sont plus d’une vingtaine d'Etats à y adhérer.

Dix ans de promotion de la GDTE

Le bilan à mi-parcours de TerrAfrica était très attendu. Et en marge de la Cop20, à Lima, au Pérou, les acteurs de cette plateforme se sont donné rendez-vous pour faire le point de leurs actions. En dix ans, TerrAfrica a mobilisé trois milliards de dollars US cofinancés par la Banque mondiale et les partenaires bilatéraux. Ces sommes destinées à des investissements dans la gestion durable des terres et les financements visent aussi à renforcer la résistance des écosystèmes.«Notre stratégie repose sur une approche globale du paysage dont la réussite nécessite d’impliquer toutes les parties prenantes» a affirmé Magda Lovel, manager au pôle Environnement et ressources naturelles à la Banque mondiale qui préconise de « faire de l'agriculture le cadre d'une gestion intégrée du paysage impliquant la terre, l'eau, la forêt et la biodiversité ». «L'initiative a également contribué à galvaniser le dialogue au niveau politique et c’est stratégique »a ajouté Martin Bwalya, chef de programme au NEPAD.

Prioriser la communication 

Le renforcement des outils de partage des connaissances a été recommandé par certains membres qui y voient un moyen de dissémination des bonnes pratiques en matière de GTDE. Surtout avec l'implication des media pour informer les populations. Elle constitue un élément déterminant dans le changement des comportements et l'adaptation des paysans, a insisté le Burkinabè Michel Tankoano. Déjà dans le passé, Terrafrica a publié un ouvrage pour promouvoir des bonnes pratiques de gestion durable des terres transposables à l’échelle de l’Afrique subsaharienne. L’outil, publié avec le concours de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation) et de WOCAT (réseau mondial spécialisé dans la conservation des eaux et des sols par la gestion durable des terres), propose une analyse synthétique des conditions et des impacts des techniques telles que l’agroforesterie, la collecte des eaux de pluie ou encore la gestion durable des forêts en zones arides. Ce document présente l’avantage d’une présentation claire et ciblée sur les conditions de réussite d’un projet, pouvant servir d’appui pour la présentation de projets et leur analyse.

TerrAfrica innove

L’innovation pour l’avenir est la mise en place d’une « Alliance africaine pour des paysages résilients ». Elle vise à promouvoir une gestion durable du paysage dans les pays africains et à gérer 25 millions d’hectares à l’horizon 2025 avec la participation de 25 millions d’agriculteurs. Le rattachement de l’Alliance à TerrAfrica traduit l’importance de la plateforme dans l’avenir du continent africain.

http://www.dw.de